En dix années, comment ont évolué les méthodes de recrutement ?

Posté le 24 juillet 2019 par Clara.C

L’Apec réalise chaque année une étude sur le recrutement externe des cadres dans les entreprises de plus de cinquante personnes. Après dix années d’observation, ils nous livrent une étude qui remet en perspective les dix dernières années pour observer les variations et les évolutions des méthodes de recrutement. Presque 1500 entreprises ont été interrogées sur leur dernier recrutement externe de cadre entre janvier 2018 et janvier 2019, révélant ainsi les dernières tendances.

L’indétrônable et incontournable offre d’emploi

Volonté de transparence ou arrivée dans la cour des grands des réseaux sociaux, le fait est que 89 % des entreprises ont rédigé une offre d’embauche lors de leur dernier recrutement. C’est, en effet, un moyen relativement facile à mettre en place puisqu’il peut ensuite être diffusé par d’autres canaux et ainsi toucher plus de monde. C’est donc naturellement que les entreprises l’utilisent presque systématiquement.

Entre 2008 et 2018, les moyens de sourcing pour recruter un nouveau cadre au sein de l’entreprise n’ont pas bougé. Sur le podium se trouvent toujours les offres d’emploi, les candidatures spontanées et le réseau de relations du recrutement mais un nouvel arrivant détrônera peut-être ces deux derniers : les réseaux sociaux professionnels.

L’utilisation de l’offre d’emploi ne cesse de grimper et ce depuis 2012. En 2018, elle est utilisée par 89 % des recruteurs lorsqu’ils cherchent à employer un cadre. Ce score très élevé la propulse à la tête des moyens de recrutement les plus utilisés. Néanmoins, cette utilisation varie suivant le nombre de salariés de l’entreprise. Le chiffre grimpe à 94 % lorsque l’on parle d’une entreprise de plus de 1000 salariés, alors qu’il baisse à 84 % pour les entreprises allant de 50 à 100 salariés.

Largement derrière, la candidature spontanée arrive tout de même à la deuxième place avec 58 % des entreprises qui en ont eu l’utilité lors de leur dernière embauche de cadre. C’est un chiffre en constante dégringolade depuis 2009 où elle avait atteint son record de 71 %. Ce pic enregistré entre 2009 et 2011 correspond à la période post-récession, où chacun tentait sa chance. Aujourd’hui, ce sont les entreprises du secteur informatique (65%) et les petites entreprises (61%) qui ont le plus recours à ce moyen de sourcing.

Sur la dernière marche du podium, l’utilisation du réseau de contacts du recruteur a progressé entre 2008 et 2018, passant de 48 % à 55 %. Cela peut aussi bien être son réseau professionnel ou personnel. Ce moyen est particulièrement utilisé par les petites entreprises (61%) et les entreprises de l’hôtellerie, la restauration et les loisirs (66%).

Dans tous les cas, les recruteurs n’hésitent pas à mettre toutes les chances de leur côté en usant de la technique du multi-sourcing et en mobilisant toutes leurs ressources et tous leurs canaux pour décupler leurs chances de trouver le cadre qu’ils recherchent.

Source : Apec

L’arrivée des réseaux sociaux professionnels

Le trio de tête est talonné par l’arrivée des réseaux sociaux professionnels qui sont passés de 12 % en 2008 à 53 % en 2018 ! Une progression record qui promet encore de belles augmentations dans les années à venir. Cela est en partie dû à la généralisation de la candidature simplifiée qui permet de décomplexer l’acte de postulation tout en rapportant des profils pertinents. C’est à la fois simple et rapide, le lien entre le candidat et entreprise n’en est que renforcé.
Cette pratique est utilisée par la moitié des entreprises qui postent une annonce sur les réseaux.

Ces réseaux sociaux professionnels sont également le fer de lance utilisé pour le développement de la marque employeur. Les recruteurs misent d’ailleurs essentiellement sur celui-ci pour attirer leurs candidats cadres. En quelques années, il y a eu une réelle prise de conscience de l’importance de l’image que renvoie la marque auprès des candidats. Ce n’est pas le seul levier que les recruteurs utilisent pour parfaire leur image, puisque l’amélioration du parcours et de l’expérience utilisateur est aussi très importante à leurs yeux.

De plus, ces réseaux permettent une vérification plus aisée des diplômes ou des références professionnelles quand ceux-ci sont encore largement contrôlés par les entreprises. Si la fiabilité n’est pas totale, les recommandations présentent sur les différents profils peuvent tout de même aiguiller sur la crédibilité d’un candidat.

Source : Apec

Le classicisme du recrutement

Si nous avons déjà vu que l’offre d’emploi était incontournable lors d’une recherche de cadre, d’autres points très classiques persistent dans le milieu du recrutement et ce, même avec l’arrive disruptive des réseaux sociaux professionnels.

La lettre de motivation est encore essentielle pour la majorité des entreprises puisque celle-ci la demande 8 fois sur 10. Dans les secteurs où les réseaux sociaux ont pris le dessus, cette habitude commence à se perdre.

Elle reste tout de même demandée systématique dans 54 % des candidatures et sont toutes lues dans 61 % des cas, ce qui brise le mythe de la non-lecture de ces lettres de motivation. Il est donc essentiel de ne pas passer outre cette étape. D’ailleurs, cette lettre est lue dans 87 % des cas par les RH des entreprises.

Le coup de téléphone avant une rencontre physique est souvent effectué. Même si, aujourd’hui, ce sont les présélections téléphoniques qui se démocratisent. 61 % des entreprises s’en sont servies en 2018. Cela permet, en effet, de vérifier les informations factuelles du CV, d’avoir une première approche et de prendre conscience des soft skills du candidat, de son attitude, de ses réponses au téléphone, etc.

Source : Apec

Malgré l’arrivée des réseaux sociaux, les vérifications et les tests sont toujours d’actualité. 9 entreprises sur 10 contrôlent les références des candidats ou leurs diplômes. Ces contrôles sont en partie exacerbés quand l’entreprise fait appel à un cabinet de chasse ou de recrutement.
Quant aux tests, ils sont généralement mis en place lors du dernier entretien et se font dans 44 % des cas. Ils prennent différentes formes : mise en situation professionnelle, personnalité, de langue ou psychotechniques. Les tests techniques sont très présents dans le milieu de la tech, à hauteur de 30 % des entretiens.

Source : Apec

La clé du recrutement : l’entretien physique

Après toutes ces étapes, écrites, téléphoniques, distantes, la quasi-totalité des candidats passe par la case de l’entretien physique. Et, s’il n’est pas physique, c’est qu’il est remplacé par une visioconférence. La moitié des entreprises reçoit au moins quatre candidats en entretien, d’autant plus lorsqu’il s’agit d’entreprises de 1000 salariés ou plus et qui disposent d’un budget conséquent alloué aux candidats.

Dans l’autre sens, lors d’un recrutement sur dix, un seul candidat est reçu en entretien. Et, dans près de trois cas sur dix, ce sont des candidats connus et / ou recommandés, tout cela passe tout par le réseau. Quant aux personnes âgées de 55 ans et plus, elles sont plus de 30 % à ne passer qu’un seul entretien, contrairement aux moins de 30 ans qui ne sont que 11 %. Cette statistique est due au à la taille du réseau professionnelle fortement corrélée à l’âge et à sa connaissance du milieu.

Source : Apec

Les entretiens sont si privilégiés que dans 42 % des recrutements en informatique, les candidats passent 3 entretiens avant d’être recrutés. Pour les postes à haute responsabilité, telle que la direction d’entreprise, les candidats passent souvent 4 entretiens car la décision revient à un plus grand nombre d’acteurs.
En général, les entreprises qui reçoivent peu de candidats sont celles qui font passer le moins d’entretiens, et inversement.

Source : Apec

Les entretiens sont donc une étape clé avant la signature du contrat et s’imposent encore et toujours comme faire-valoir d’une embauche. Difficile de déterminer si d’autres alternatives viendront le détrôner dans le futur ou si celui-ci restera inébranlable jusqu’à une métamorphose durable du monde du travail. Néanmoins, l’arrivée des réseaux sociaux et les premières approchent téléphoniques permettent aux entreprises de perdre moins de temps et d’effectuer de premières sélections.

Source : Sourcing Cadres 2019 – Apec
Photo : Helloquence

 

 

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