Comprendre la blockchain en trois points essentiels

Posté le 27 mars 2019 par Clara.C

Le phénomène de la Blockchain est apparu en 2008 avec l’arrivée de la cryptomonnaie Bitcoin. Cette monnaie dématérialisée n’est qu’une possibilité parmi tant d’autres d’utilisation de la Blockchain. Cette nouvelle technologie serait une révolution aussi importante que l’invention du protocole TCP-IP qui fait marcher notre internet actuel. La Blockchain apporte son lot de nouveautés qui promettent l’ouverture d’alternatives sur l’internet mondial, et ce, même si ces innovations concrètes tardent à venir. Car, aucun doute, une révolution numérique est en marche.

1) Qu’est-ce que c’est, exactement, la Blockchain ?

Que se cache-t-il sous cette appellation anglophone que l’on peut traduire par « chaîne de blocs » ? C’est une technologie de stockage et de transmission d’informations, transparente, sécurisée, et fonctionnant sans organe central de contrôle (définition de Blockchain France).

Concrètement, c’est une immense base de données qui enregistre tous les échanges entre utilisateurs depuis sa mise en place sans possibilité de falsification. Cette base de données est sécurisée et partagée entre ses utilisateurs de pair à pair (P2P). Ainsi, chacun est en mesure de vérifier la validité et la véracité d’une Blockchain. Basée sur un très grand nombre de nœuds, les ordinateurs personnels des utilisateurs, à la place de serveurs, elle est ultra-sécurisée. En effet, un pirate informatique devrait, en théorie, s’emparer d’au moins la moitié des nœuds pour réussir à entrer dans la Blockchain. Un exploit presque hors de portée. Sans aucun entremetteur, la Blockchain s’affranchit des infrastructures intermédiaires et de leurs frais.

Exemple d’une chaîne de blocs

Il faut imaginer la Blockchain comme un grand livre où tout le monde peut lire les informations librement et gratuitement, où tout le monde peut y écrire, mais qu’il est impossible d’effacer ni d’altérer.

Les échanges successifs entre les utilisateurs se mettent bout à bout jusqu’à créer une chaîne formée de blocs. Nous voici donc en présence d’une Blockchain. Elle est sécurisée grâce à un système de validation effectué par des « mineurs », des ordinateurs de particuliers qui mettent en vente la puissance de calcul de leur processeur. Ils vérifient, bloc par bloc, les transactions.

La Blockchain est certes impressionnante d’ingéniosité, mais c’est surtout ce qu’elle rend possible qui ouvre la porte à vers un internet plus horizontal.

Transfert d’un individu A à un individu B

2) Quelles utilisations concrètes pour la Blockchain ?

La blockchain est née avec l’apparition du Bitcoin, en 2008. Elle est l’infrastructure sur laquelle repose le Bitcoin. Si celui-ci ne peut survivre sans la blockchain, l’inverse n’est pas vrai. Son potentiel, encore peu connu cette année-là, est bien plus grand.

Le développement de la blockchain peut mettre à mal l’économie collaborative dont Uber ou Airbnb ont fait leur gagne-pain. La décentralisation de l’information et la suppression du tiers de confiance permettent de mettre directement en contact les utilisateurs sans passer par une interface, souvent coûteuse. Ainsi, si vous souhaitez entrer en contact avec un chauffeur ou un loueur, plus besoin de passer par une interface tierce, vous pouvez directement effectuer votre transaction par blockchain, en toute transparence et en toute sécurité.

Cette technologie peut alors se répercuter dans de très nombreux domaines. Dans le système banquier où il serait possible d’effectuer des transferts d’argent à l’étranger, à moindres frais, alors que les commissions actuellement exercées par les plateformes d’échanges frôlent parfois les 10 %. Dans le milieu des assurances où la contraction d’un « smart contract » permettrait une totale fiabilité des contrats engagés et des remboursements d’une précision et d’une rapidité extrême. L’exemple le plus connu dans ce milieu est celui d’un contrat d’indemnisation pour les agriculteurs. Il serait basé sur les jours de sécheresse et lié à la base de donnée météorologique de sa zone géographique. Un agriculteur serait alors immédiatement indemnisé à partir du moment où la condition « S’il n’a pas plu depuis trente jours » est respectée. Ainsi, le recours serait immédiat et infaillible pour les détenteurs de ce type de contrat.

Les répercutions dans le milieu pharmaceutique et sanitaire permettraient une meilleure traçabilité des médicaments afin de lutter contre les contrefaçons circulant sur ce marché. La transparence de cette technologie permettrait un suivi précis de l’ensemble des marchandises et faciliterait la traçabilité des diverses supply chains. La blockchain pourrait sauver l’industrie musicale en rémunérant de façon plus juste les artistes en contournant les maisons de disques. Dans le domaine des énergies renouvelables, la blockchain mettrait directement en contact des usagers produisant un surplus d’énergie avec des personnes souhaitant s’en procurer, poussant l’économie vers un marché d’énergie locale désintermédiée.
D’autres usages pourraient révolutionner jusqu’aux fondements de notre république comme la possibilité de voter au travers d’un système de blockchain.

3) Encore certains problèmes éthiques et écologiques

Si la blockchain n’a pas encore envahi nos méthodes de consommation de l’internet, c’est parce qu’elle pose de nombreuses questions éthiques tout en ambitionnant la révolution de nos habitudes sur le web.

La blockchain supprime le besoin de confiance entre individus qui interagissent entre eux. Cet avantage peut être utile lors d’échanges commerciaux entre des individus ou organisations. Elles n’ont pas besoin de se connaître ni, à priori, de se faire confiance. Cependant, lors d’interactions humaines, les individus souhaitent intrinsèquement savoir s’ils peuvent faire confiance à autrui. Dès lors, pour des applications plus sociales impliquant des relations humaines, il paraît nécessaire de créer, au-dessus de la blockchain, une nouvelle couche, un nouveau protocole. Elle aurait pour but d’instaurer à nouveau cette confiance recherchée par les utilisateurs.

Dans la blockchain Bitcoin, la technique de minage s’appelle le « Proof-of-Work » (preuve de travail). Ainsi, d’immenses fermes d’ordinateurs sont apparues pour vendre la puissance de calcul des processeurs afin d’engranger des Bitcoins. Une utilisation massive et à grande échelle des blocs de chaîne entraîneraient un véritable désastre écologique.
Etherneum (une autre cryptomonnaie) travaille sur la validation par une nouvelle preuve : un système appelé proof-of-stake, plus responsable, mais dont les détails nous sont encore inconnus.
A l’heure actuelle, il ne serait pas raisonnable d’imaginer une révolution par la blockchain face aux enjeux écologiques mondiaux. Il faudra attendre le développement du proof-of-stake pour assurer la durabilité de la blockchain.

La blockchain pose aussi des questions juridiques. Là où l’écosystème actuel cherche sans cesse à se soustraire aux réglementations, le droit répond en étant de plus en plus strict. Pour s’extraire de ce cercle vicieux, la blockchain peut accompagner le développement du droit et des lois en se basant sur sa transparence. Il n’est pas trop tard pour se poser les bonnes questions : qui sera impacté par l’arrivée massive de la blockchain ? Qui en profitera ? Qui pourra y accéder ?

Si la blockchain nous promet une révolution, celle-ci est encore timide. Certaines entreprises osent et cherchent à développer des applications utilisant cette nouvelle technologie, mais les limitations écologiques et éthiques freinent son développement. La blockchain, en éliminant les principes d’intermédiaires, développe un internet plus horizontal, sans gouvernance. Tout ceci en se basant uniquement sur les contributions des individus.

Source : blockchainfrance et blockchainpartner

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