Pourquoi une proposition salariale insuffisante nuira-t-elle à vos recrutements ?

Posté le 27 mars 2023 par Florence Dehoorne

Certes, l’argent n’est pas l’unique argument de choix pour un candidat, mais il reste un facteur de motivation efficace, puissant et simple. Face à la concurrence, la réactivité est de mise pour les recruteurs et l’erreur classique est de penser que son entreprise est bien meilleure que les autres. Le jeu de la négociation impose souvent à tort, à certaines entreprises, de faire une première proposition salariale insuffisante au candidat. Aussi, dans les secteurs de l’informatique, un candidat a généralement le choix parmi 3 à 5 offres d’emploi qui répondent réellement à toutes ses attentes. Ce dernier est alors moins enclin à entrer dans une négociation si l’on ne le reconnait pas à sa juste valeur dès le départ. En résultent des conséquences qu’il est judicieux d’éviter pour les entreprises. Dans cet article, nous vous présentons 3 conséquences sur vos recrutements qui découlent d’une proposition salariale décevante pour un candidat.

Qu’est-ce qu’une promesse d’embauche ?

Qui dit proposition salariale dit promesse d’embauche. Pour rappel, la promesse d’embauche, à savoir la promesse unilatérale de contrat de travail, est un document juridique aux termes duquel l’employeur s’engage à embaucher le candidat. Aussi doit-elle être effectuée le plus tôt possible afin de geler l’embauche dès que la procédure de recrutement est achevée. Il ne faut pas la prendre à la légère, cette dernière équivaut juridiquement à un contrat de travail. À noter qu’il est conseillé de laisser une trace écrite de votre promesse d’embauche. En privilégiant un envoi par e-mail ou lettre.

Une promesse d’embauche unilatérale doit contenir plusieurs éléments :

  • L’intitulé de l’emploi proposé au salarié et la définition du poste
  • La date de début du contrat de travail
  • La rémunération
  • Le lieu de travail
  • Le délai laissé au candidat pour répondre

Conséquence n°1 : Refus de la proposition salariale

La première hypothèse à envisager si vous faites une proposition salariale insuffisante est évidemment de la voir refusée par le candidat. Ce dernier est tout à fait libre d’accepter ou de refuser votre promesse d’embauche dans les limites du délai que vous aurez fixé. Donc si vous voulez tenter un coup de bluff, nous vous le déconseillons. Bien souvent, les candidats réagissent à chaud.

En effet, le candidat pourrait estimer que vous ne reconnaissez pas sa juste valeur. À juste titre. C’est pourquoi si vous envisagez de recruter un nouveau collaborateur, prenez le temps de lui montrer votre intérêt. Une telle attitude contribue fortement à définir la future relation professionnelle que vous entretiendrez. Ce qui rend d’autant plus essentielle la qualité rédactionnelle de la promesse.

À défaut, le candidat peut donc refuser votre proposition, voire refuser de la renégocier. Ce constat est particulièrement criant dans les secteurs de l’informatique, où les choix ne manquent pas côté candidats. D’après nos données internes, 90% des ingénieurs diplômés en informatique trouvent un emploi en moins de 2 mois. Alors, si votre candidat est sursollicité, ce qui est courant dans le domaine informatique, vous pourrez faire une croix dessus.

Conséquence n°2 : Perte de confiance envers l’entreprise

La deuxième hypothèse à retenir lorsque vous rédigez votre promesse d’embauche avec une proposition salariale insuffisante est que l’employé peut l’accepter non sans frustration. S’il a accepté votre proposition salariale sur votre fourchette basse, bravo, vous avez réussi votre négociation. Néanmoins, il reste fort à parier qu’il n’a déjà plus foi en votre entreprise. Et cela avant même d’avoir commencé.

Selon un sondage réalisé par l’Ifop pour Cadremeploi, 36 % des Français estiment que leur salaire n’est pas satisfaisant. Et 32 % d’entre eux souffrent d’un manque de sens dans leur travail. Or, si l’argent ne fait pas le bonheur, il contribue fortement à renforcer le sentiment de reconnaissance des salariés. C’est l’un des principaux facteurs de motivation, d’engagement et de productivité tant pour un salarié actuel que futur.

Ayez à l’esprit que lorsqu’un employé estime ne pas être reconnu ou apprécié pour ses efforts, son énergie et son dévouement risquent de décliner rapidement. Aussi est-il capital de montrer aux recrues à quel point leur opinion importe, au moyen d’un rapport d’étonnement dans le processus de recrutement. Vous pourrez ainsi bénéficier de nouvelles idées pour développer votre entreprise. Qui plus est, votre employé se sentira valorisé dès le premier jour.

Conséquence n°3 : Risque plus important de turnover

Si le burn-out, l’absence de perspectives d’évolution et le manque de reconnaissance sont les causes principales du turnover, comme le révèle une enquête menée par Tynypulse, il ne faut pas oublier celle du salaire. Selon un rapport publié par Paychex, 69 % des employés démissionnaires le sont parce qu’ils ne sont pas assez payés. Et 53 % parce qu’ils ne se sentent pas valorisés dans leur travail.

En outre, certains salariés trouvent paradoxal le fait de devoir justifier d’une expérience et de diplômes de haut niveau pour un emploi rémunéré au salaire minimum. Encore plus lorsque la demande est inférieure à l’offre. En effet, il est dangereux de profiter de salariés expérimentés et diplômés sans les rémunérer à leur juste valeur. Gardez à l’esprit que 59% des cadres informatiques consultent régulièrement les sites d’emploi, à l’affut de nouvelles opportunités.

Dès lors, nous vous invitons à revoir votre politique de rémunération dans les meilleurs délais. Condition sine qua non pour susciter l’engagement de vos employés actuels et futurs. Cette stratégie vous permettra de pallier fortement la pénurie de talents qui sévit encore et toujours dans les secteurs de l’informatique. Selon une enquête de Pôle Emploi, elle est d’ailleurs la principale cause des difficultés de recrutement de ces secteurs à 69%. L’absence de candidats capés en informatique a longtemps été mise en cause par le manque de formations sur les domaines de pointe. Aujourd’hui cette demande sur le marché est aussi impactée par des propositions salariales insuffisantes de la part des entreprises.

La première proposition salariale ne doit pas être prise à la légère

En faisant une promesse d’embauche à un candidat, vous vous engagez à le recruter. Par ailleurs, s’il se rétracte, toute la procédure de recrutement est à reprendre depuis le début. Ce qui représente une perte de temps et d’argent considérable. En définitive, ne transmettez la promesse d’embauche que si vous êtes surs de vous entendre sur les divers points qui la composent.

À ce stade, vous n’avez à priori plus aucune excuse. Fini le bluff, place à la pratique, avec l’espoir qu’elle soit couronnée de succès !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *